La zoosémiotique, un sujet qui fait mouche !

25 August 2016
La zoosémiotique

La zoosémiotique ?

Oui, cette discipline de la zoologie et de la sémiotique qui « étudie la communication animale, à l’exception de celle de l’homme ». Concrètement, il s’agit de savoir si les animaux ont un langage. Et là, les avis sont partagés. Certains disent que oui, au vu de tous les éléments attestant que le monde animal communique. D’autres s’empressent de répondre que non, puisqu’ils ne parlent pas ! Ils ont la voix, et même les gestes, mais ils ne possèdent pas la parole.

On aurait peut-être préféré davantage de boucliers pour protéger la grammaire et les participes passés sur certains d’entre eux. Voire un peu plus de célérité. Parce que, officiellement, les nénuphars ont disparu en 1990, pour être remplacés par ces nénufars que tout le monde (bon, presque) a décriés pendant toute une semaine de février… 2016. Avant peut-être de lire la presse (les médias tout court, pas les médias sociaux) et de s’apercevoir que, comme ces bons vieux cavaliers d’Offenbach, « par un malheureux hasard, nous arrivons toujours trop tard »

Un débat teinté de science et de philosophie

Le scientifique cherche, observe, explique, commente. Il étudie la danse des abeilles qui ont repéré de la nourriture. Il analyse le hurlement du loup prévenant sa meute d’un danger. Il caractérise le comportement du chimpanzé, ou encore celui du dauphin. Le philosophe, lui, nuance, considère, remet en question, en réfléchissant aux différences fondamentales entre l’être humain et l’animal.

Bon nombre de penseurs auraient été à deux doigts de se voler dans les plumes sur le sujet. C’est qu’entre langage et parole, la frontière est mince. Montaigne, par exemple, défendait bec et ongles le fait que naturellement, les animaux ont un langage. Parce qu’avec leur corps, ils expriment un sentiment, une peur, une joie, une frustration. Descartes, bien plus contrasté, montrait patte blanche en maintenant que comme le rire (et le savon !), le langage est le propre de l’homme. Contrairement à l’animal, l’être humain dispose d’un sens moral (oui, « en principe », on vous l’accorde !), de capacités de réflexion et d‘analyse lui permettant d’apprendre et développer son langage, alors que les animaux n’en sont pas capables. Quel programme !

Serait-ce ici chercher la petite bête ?

Le règne animal fait sans conteste usage de signes pour communiquer, au travers de codes et de signaux qui n’évoluent ni avec le temps ni en fonction du milieu de vie. Ce type de message peut-il être considéré comme une langue à proprement parler ? Exclusivement réservé à l’être humain, le langage serait principalement déterminé par la parole. La langue des signes en attraperait le cafard, non ? Ah, ces hommes qui tiennent à démontrer que cette parole, qu’ils détiennent seuls, les place en supériorité face aux animaux. Mais qui si souvent, pour y arriver, s’entendent comme chien et chat...